samedi 28 août 2010 à 20h30
  Marne-La-Vallée (77)
Cinéma - Le Poison violent Cinéma / concert / théâtre / spectacle activité organisée par un(e) ancien(ne)

(Lionel Baier / Katell Quillévéré / Clara Augarde / Lio / Michel Galabru)

de Katell Quillévéré
France - 2010 - 1h32
Prix Jean Vigo, Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes
Pas facile de garder la foi quand on ne reconnaît plus le monde qu'on a toujours connu, quand tout bouge, autour de soi et en soi. Au sein d'une famille bretonne très croyante, Anna, 14 ans, voit sa foi ébranlée par la séparation de ses parents et la découverte d'un sentiment nouveau pour un garçon du coin. Entre sa mère délaissée, qui confond parfois son amour de Dieu avec son désir pour le beau curé de la paroisse, son grand-père, mécréant assumé, son père en passe de refaire sa vie ailleurs et son prétendant de trois têtes de moins qu'elle, Anna ne sait plus à quel saint se vouer...

Spiritualité, inquiétude, érotisme balbutiant : ce premier film découvert à Cannes (et prix Jean-Vigo 2010) navigue avec ­délicatesse, au même rythme que sa (d'abord) pieuse héroïne. Anna s'endort avec une icône du Christ pressée contre sa poitrine mais accepte, sans minauder, de montrer ses seins à son tout jeune ami... Dans le ciel troublé de la jeune fille, le seul coin qui reste bleu est la tendre complicité qui l'unit à son grand-père, jouisseur de la dernière heure. Le temps d'une partie de Puissance 4 ou d'un petit déjeuner au lit, ils trouvent, ensemble, une façon d'affronter la mort.

Katell Quillévéré, 30 ans, mène ce récit d'initiation sur un mode impressionniste, avec d'authentiques éclats de grâce. Voir cette belle scène où Anna, telle une apparition virginale dans la chambre de son grand-père mourant, soulève ses jupes pour lui montrer, à sa demande, « l'endroit d'où il vient ». Déjà experte à choisir et diriger ses acteurs, la réalisatrice révèle des visages familiers sous des angles inconnus : Lio étonne, à contre-emploi, en catholique provinciale, en mère jalouse de sa fille. Et Michel Galabru, le pépé égrillard et lucide, trouve l'un de ses plus beaux rôles. Quant à Clara Augarde, cette petite rousse au regard dur qui joue Anna, elle s'empare de son personnage tourmenté avec un appétit rafraîchissant, misant, à bon escient, sur l'énergie de son âge plus que sur sa fragilité.

Mathilde Blottière (Télérama)

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  Date limite d'inscription :samedi 28 août 2010   Ouvert aux enfants : non
  Ouvert aux invités : non

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